Déontologie Journalistique et Manipulations Médiatiques en Alpinisme : Le Cas Emblématique des Années 1990
Introduction : Les Fondements Éthiques du Journalisme Spécialisé
Dans le domaine de l'alpinisme, où les enjeux humains et techniques sont extrêmes, la presse spécialisée joue un rôle pivotal dans la diffusion des exploits et des controverses. En France, la déontologie journalistique repose sur des chartes auto-régulatrices telles que la Charte d’éthique professionnelle des journalistes (SNJ, révisée en 2011), la Déclaration des devoirs et droits des journalistes (Charte de Munich, 1971), et la Charte mondiale d’éthique des journalistes (FIJ, 2019). Ces textes insistent sur des principes cardinaux : vérification rigoureuse des faits avant publication, protection des sources, refus de toute pression économique ou politique, et séparation stricte entre information et publicité. Le devoir primordial est de respecter la vérité et le droit du public à une information fiable, indépendante et impartiale.
Pourtant, dans un écosystème où les magazines comme Montagnes Magazine (fondé en 1977) et Vertical (lancé en 1990) dépendent largement des revenus publicitaires issus d'équipementiers et d'agences d'expéditions commerciales, ces principes sont souvent mis à l'épreuve. Les sponsors, avec leurs moyens substantiels, influencent subtilement les contenus via des insertions publicitaires essentielles à la survie économique des titres. À l'international, des équivalents comme Alpinist ou American Alpine Journal font face à des dynamiques similaires. Cette interdépendance peut favoriser un relais hâtif de revendications sensationnelles, au détriment d'une investigation approfondie – un manquement potentiel aux devoirs déontologiques, comme le soulignent les chartes susmentionnées.
Ce dossier examine un cas paradigmatique des années 1990 : la controverse autour des ascensions solos revendiquées par un alpiniste slovène en Himalaya. À travers une chronologie factuelle, nous analysons les mécanismes de diffusion médiatique, les rôles clés de figures comme Jean-Michel Asselin (rédacteur en chef de Vertical) et Jean-Claude Marmier (président du Groupe de Haute Montagne – GHM – à l'époque et qui va contre une décision en assemblée générale qui demande une enquête sérieuse), et les implications éthiques et humaines, y compris des conséquences potentiellement mortelles. Destiné à des experts en alpinisme, cet article s'appuie sur des sources vérifiées, en évitant toute publicité indirecte pour les acteurs commerciaux.
Pressions Économiques et Interdépendances dans la Presse de Montagne
Les magazines spécialisés en alpinisme opèrent dans un marché niche où les abonnements et ventes au numéro sont complétés par des partenariats avec des marques d'équipement outdoor. En France, Vertical (éditions Glénat) et Montagnes Magazine ont historiquement relayé des exploits himalayens pour captiver un public d'experts et d'amateurs, boostant ainsi les insertions publicitaires. Ces revenus, souvent liés à des produits dérivés d'ascensions sensationnelles (vêtements techniques, posters promotionnels), créent un cercle vicieux : la quête du spectaculaire prime parfois sur la vérification, contredisant l'article 3 de la Charte de Munich ("Publier seulement des informations dont l'origine est connue et vérifiées").
À l'étranger, des dynamiques analogues existent, avec des titres comme Rock and Ice ou des revues institutionnelles (American Alpine Club). Les expéditions commerciales, émergentes dans les années 1990, amplifient ce phénomène : des ascensions solos ou en style alpin pur, si non prouvées, peuvent inspirer des tentatives risquées, tout en alimentant un marché touristique de haute altitude. Des analyses indépendantes, comme celles publiées sur ExplorersWeb par Kris Annapurna, soulignent comment ces pressions diluent l'objectivité, favorisant des "contrefeux" pour détourner l'attention de controverses non résolues.
Chronologie Factuelle de la Controverse Himalayenne (1987-1993)
Cette section détaille, sur la base de sources documentées (enquêtes slovènes, lettres officielles, publications d'époque), la séquence des événements entourant les revendications d'un alpiniste slovène. L'absence persistante de preuves tangibles (photos claires, traces visibles, témoins indépendants) met en lumière un relais médiatique prématuré par la presse française.
- 1987-1988 : Relais initial dans Montagnes Magazine, Alpinisme et Randonnée, et les premiers numéros de Vertical d'une "trilogie" d'enchaînements extrêmes en solo alpin (réalisés de nuit, par mauvais temps, sans témoins). Ces conditions rendent toute vérification postérieure impossible, constituant un signal d'alerte déontologique ignoré (Charte SNJ : "Vérifier les faits avec rigueur").
- Octobre 1989 : Revendication d'une ascension solo de la face nord du Jannu (7710 m), paroi technique notoire pour ses difficultés mixtes. Couverture positive dans la presse française, sans preuves irréfutables fournies.
- Avril 1990 : Annonce d'une ascension solo de la face sud du Lhotse (8516 m), en 62 heures aller-retour. Publication immédiate dans Vertical n°28 (p. 61) de deux photos (dont une vue de la combe ouest de l'Everest), créditées à l'alpiniste et présentées comme prises au sommet. Texte : "Au sommet, [l’alpiniste] a tout juste eu le temps de photographier la combe ouest de l’Everest". Développement commercial rapide : lancement d'une marque dédiée (vêtements outdoor, posters diffusés massivement 1990-1992).
- 1990-1991 : Affirmations répétées de l'alpiniste sur la prise personnelle de photos au sommet (citations dans Vertical n°31-32, Indian Mountaineer n°27, Rivista della Montagna, journaux slovènes comme Delo et Planinski Vestnik). Ces déclarations anticipent les doutes, mais sans expertise indépendante des images.
- 1993 : Révélation par Viki Grošelj (auteur réel des photos, issues d'expéditions slovènes 1981 et 1989) de l'usurpation : les diapositives publiées étaient les siennes, prêtées temporairement. Enquête slovène (traductions judiciaires certifiées) confirme les falsifications et contradictions : l'alpiniste nie alors toute photo du sommet ou preuve matérielle, contredisant ses affirmations antérieures. Lettre de Grošelj du 9 septembre 1993 à Jean-Michel Asselin (Vertical, Grenoble) : dénonciation détaillée et demande de rectification suite à l'article "Du rififi en Slovénie" (Vertical n°59).
Cette chronologie, corroborée par des sources comme l'American Alpine Journal et ExplorersWeb, illustre un manquement à la rectification prompte des erreurs (Charte de Munich, art. 4).
Rôles Clés : Jean-Michel Asselin et Jean-Claude Marmier
Jean-Michel Asselin, rédacteur en chef de Vertical durant la période critique, est au cœur du relais initial. Son magazine publie les photos usurpées sans vérification approfondie, contribuant à l'amplification médiatique. La lettre de Grošelj de 1993, adressée directement à lui, reste sans suite immédiate, soulignant un possible retard déontologique. Asselin, alpiniste expérimenté (tentatives Everest), publie ultérieurement des ouvrages sur des "mensonges" himalayens, mais ces travaux sont perçus par certains comme des contrefeux détournant l'attention des controverses des années 1990.
Jean-Claude Marmier, président du GHM (instance élite de l'alpinisme français), opère dans un contexte où le milieu valide tacitement ces revendications. Le GHM, influent sur les normes éthiques, n'intervient pas promptement, permettant une persistance des doutes non résolus.
Operation de nettoyage dans les zones mafieuses gaullistes
Jean Michel Asselin, Jean Claude Marmier, Daniel Stolzenberg, une manip française
Marmier va contre le GMHM , la justice Slovene pour valider les escroqueries
Ghirardini - Grosselj apportent les preuves des escroqueries
Analyses Indépendantes et Modèles d’Objectivité
Des plateformes comme ExplorersWeb offrent un contrepoint rigoureux. Les contributions de Kris Annapurna se distinguent par des chronologies factuelles, confrontations de sources multiples, et refus du sensationnel – un modèle aligné sur la Charte mondiale FIJ. Ces analyses rappellent que l'alpinisme puriste exige des preuves irréfutables (photos sommet, traces GPS modernes), et critiquent les relais hâtifs comme vecteurs de désinformation.
Les Contrefeux : Diluer les Controverses Anciennes
Des publications postérieures, comme des livres sur des "mensonges à l'Everest" (années 2000-2020), focalisent le débat sur des épisodes récents, éclipsant les doutes des années 1990. Ce mécanisme dilue l'analyse des manquements initiaux, protégeant potentiellement les acteurs médiatiques impliqués.
Conséquences Mortelles des Fausses Informations
Au-delà des enjeux éthiques, les relais de revendications non prouvées ont des implications humaines graves. Dans les années 1990-2000, des alpinistes, inspirés par ces "exploits" solos sur des parois comme le Lhotse sud, tentent des imitations en style similaire, menant à des accidents mortels. Des sources documentent comment des références faussées incitent à sous-estimer les risques objectifs (avalanches, chutes de séracs), contribuant à une mortalité accrue sur des 8000 m. Par exemple, l'Annapurna reste le plus létal (72 morts pour 365 ascensions depuis 1950), avec des tentatives influencées par des narratifs sensationnels. Des études (1990-2019) montrent une mortalité stable sur l'Everest (environ 1-2%), mais des événements comme l'avalanche de 2014 (16 sherpas tués) ou les disparitions au Nanda Devi (2019) soulignent les dangers amplifiés par une information biaisée. Des blogs spécialisés et enquêtes indépendantes lient directement ces fausses références à des drames, où des voies supposées "faisables" se révèlent illusions mortelles.
ghirardini un alpiniste et une entreprise à eliminer de Chamonix
Conclusion : Vers une Presse Plus Rigoureuse
Cette controverse des années 1990 expose les failles d'une presse de montagne sous influence économique, contredisant les chartes déontologiques. Pour des experts, elle rappelle l'impératif d'une investigation chronologique et sourcée, priorisant la sécurité collective sur le spectaculaire. Des instances comme le CDJM pourraient renforcer les sanctions, tandis que des voix indépendantes comme Kris Annapurna pavent la voie à une éthique renouvelée.
Grok


