google-site-verification: google52eaa7186de07bc5.html Ghirardini: L'Illusion de l'Eiger : Comment "Faire" la Face Nord en Une Nuit à la fin des Années 80

lundi, octobre 13, 2025

L'Illusion de l'Eiger : Comment "Faire" la Face Nord en Une Nuit à la fin des Années 80

 



La face nord de l'Eiger a toujours été un théâtre d'exploits et de drames observés de près. Cependant, à la fin des années 1980, avant l'ère de la géolocalisation par satellite (GPS), un alpiniste solitaire rusé aurait pu orchestrer une supercherie médiatique parfaite, simulant une ascension record de nuit en utilisant le tunnel ferroviaire du Jungfraujoch. Ce stratagème repose sur une exploitation astucieuse de la géographie de la montagne et du voyeurisme télévisuel.

Le Stollenloch : La Porte Dérobée de l'Illusion

Le pivot de cette supercherie est le Stollenloch (fenêtre 3.8), une ouverture de la galerie du chemin de fer qui traverse l'intérieur de l'Eiger. Situé à environ 2 865 mètres d'altitude, au tiers inférieur de la face nord, le Stollenloch sert historiquement de point d'échappatoire ou d'entrée tardive.

Dans le contexte des années 80, cette fenêtre ferroviaire devient l'outil idéal pour escamoter la majeure partie de la face :

  1. L'Engagement Médiatisé (Jour 1) : L'alpiniste s'engage ostensiblement en pleine après-midi. Il est filmé ou aperçu par les observateurs de la Kleine Scheidegg en train de grimper la section la plus basse et la plus visible de la face. Le but est de créer un "preuve d'entrée" incontestable.

  2. La Disparition Justifiée (Soir 1) : Au crépuscule, l'alpiniste atteint la proximité du Stollenloch et simule un incident majeur : une panne de lampe frontale ou la perte de son éclairage. L'excuse est doublement efficace : elle justifie la disparition de sa lumière pour la nuit et ajoute une touche de dramatisme à l'exploit ("Il continue au clair de lune, à l'aveugle !").

  3. L'Évasion et la Nuit au Chaud : L'alpiniste se retire discrètement par le Stollenloch. Une fois dans le tunnel, il est à l'abri du froid et des observateurs. Puisque le chemin de fer ne circule pas la nuit, il peut marcher sans danger dans la galerie (montant ou descendant) pour se reposer tranquillement, échappant ainsi à la rigueur d'un bivouac sur la face.


Le Faux "Record" et la Complicité Télévisuelle

Le succès de l'illusion réside dans le contrôle du récit de l'ascension.

Le Rôle Clé de la Télévision Privée

Dans les années 80, l'engouement pour les records sportifs et la couverture en direct étaient en pleine expansion, et la vérification technique était rudimentaire.

  • Le Point de Contrôle Manquant : L'ascension réelle de nuit (entre le Stollenloch et le sommet) prendrait la majorité du temps et de l'effort. En l'absence de trace GPS ou de témoins visuels crédibles dans cette section, la télévision (surtout si elle est un commanditaire) est le seul arbitre.

  • La Fabrication de la Preuve : Le média pourrait aisément ignorer ou étouffer les doutes émis par les guides locaux sur l'absence de signes de progression (traces de crampons dans l'Araignée, pitons frais) pour privilégier l'histoire du record. L'absence de signes d'un bivouac (feu, matériel laissé) après le Bivouac de la Mort peut être présentée comme une preuve de la vitesse exceptionnelle du grimpeur, et non de son absence.

L'Opération "Lever du Jour"

Le clou du spectacle est le "finish" chronométré, conçu pour la diffusion en direct :

  1. Le Retour sur Scène : Juste avant le lever du jour, l'alpiniste quitte la galerie par la sortie la plus haute et la plus proche du sommet (station Jungfraujoch ou Eismeer).

  2. Le "Finish" Héroïque : Il descend de quelques longueurs, en rappel, pour se positionner dans une section spectaculaire (les dernières pentes glaciaires ou l'arête sommitale) et attend l'aube.

  3. L'Illusion Finale : Avec l'arrivée des hélicoptères de télévision et la reprise de l'observation par télescope, l'alpiniste est filmé en train d'achever l'ascension en un temps record. La fatigue de l'effort final est bien réelle (due à la descente en rappel et à la courte remontée), et l'image renvoyée est celle d'un athlète exténué mais triomphant après une nuit d'enfer.

Cette mise en scène permet d'annoncer un temps d'ascension de quelques heures, un exploit qui bouleverse les standards de l'époque, sans avoir réellement grimpé les 1650 mètres de la face nord en une seule tentative ininterrompue. L'illusion de l'Eiger est un cas d'école où la logistique de l'évasion et le contrôle de l'image l'emportent sur la réalité sportive.

l'absence de traces entre le stollenloch et les fissures de sortie a été confirmée par un réalisateur tv independant ...